Histoire du Port de Dunkerque

Ecluse de la Citadelle en 1853
 

Début du XXème siècle (de 1900 à 1950)

A la fin du XIXème siècle, avec l’ancrage du chemin de fer, Dunkerque développe son rôle d’entrepôt et devient le 3ème port de France (avec 2,5 MT). Une huilerie s’installe, faisant progresser l’importation d’oléagineux, puis une scierie mécanique. Mais le grand pourvoyeur de travail sera l’industrie du jute qui emploiera jusqu’à 5 000 salariés en 1914. En 1898, les A.C.F. (Ateliers et Chantiers de France) sont fondés à Dunkerque. D’autres sociétés viendront enrichir le tissu industriel local, favorisant le trafic portuaire : usine de Borax en 1900, l’usine Lesieur en 1908, l’usine des Dunes en 1912.

L’activité du port est alors fortement orientée en faveur des importations de matières premières nécessaires à l’industrie : laines d’Argentine pour l’industrie textile de Roubaix / Tourcoing, lins de Russie pour Armentières / Lille, minerais pour l’industrie métallurgique du bassin houiller de Valenciennes ou Maubeuge

… L’importation de céréales fait aussi de Dunkerque une place de marché importante.

Au XXème siècle, les fortifications de Vauban n’assurent plus une défense effective. A l’automne 1914, les Allemands sont bloqués par les troupes franco-britanniques : la Bataille de l’Yser débute. Dès 1915, les canons à longue portée pilonnent la ville. En 1918, le bilan est lourd : 1 500 soldats et officiers dunkerquois morts pour la France, 410 immeubles détruits, 2 370 habitations endommagées. La ville subit donc de très lourdes pertes et le Port doit son salut au général Foch intervenu avec force auprès des autorités anglaises, pour contrecarrer leur plan de destruction des installations portuaires, dans la crainte d’une ultime offensive allemande.

A partir de 1929, le port s’engage dans de nouveaux travaux, avec la réalisation d’un nouvel avant-port, la construction de l’écluse Watier, d’une gare maritime pour le ferry boat Dunkerque - Douvres, l’acquisition d’un dock flottant, la construction d’un silo à grain.

Durant la seconde guerre mondiale, Dunkerque subit l’occupation la plus longue de France. Après 5 ans de siège, la ville est rasée à 90 % et le port est devenu une lagune maritime envasée, soumise au jeu des marées. L’occupant avait fait sombrer de nombreux engins et navires dans les écluses, les darses et les bassins.

Des 3 écluses, seule l’écluse Guillain, la plus petite, pouvait être réparée, provisoirement. L’eau salée inondait plus de 15 000 hectares.

En août 1945, les travaux de reconstruction du port étaient évalués à 1 milliard 200 millions de francs. L’écluse Guillain fut réparée après le dégagement des épaves dans le port. Les quais, darses et écluses furent peu à peu remis en service.